Prise en compte des enjeux liés à l’eau

La construction d’une autoroute comme l’A150 se caractérise par 2 phénomènes :

  1. La création d’une importante surface imperméabilisée, du fait de la chaussée autoroutière, générant un ruissellement très rapide des eaux de pluie et pouvant créer une arrivée massive d’eau dans un intervalle de temps très court au niveau des points bas.

  2. La création d’une « digue » pouvant constituer un obstacle à l’écoulement des eaux ruisselant sur les bassins versants naturels (prairies, champs, etc.).

L’A150 est donc équipée de différents dispositifs permettant de gérer ces phénomènes ainsi que les risques de pollutions liés à la dissémination des eaux ayant lessivé la chaussée autoroutière.

 

  • Dispositif de collecte des eaux pluviales

Concernant les eaux ruisselant sur la chaussée autoroutière, celles-ci sont ainsi collectées au travers un réseau de fossé enherbés et de caniveaux béton logeant l’autoroute sur tout son linéaire et conduisant les eaux ainsi canalisées vers des points de stockages et de traitement, les bassins multifonctions.

 

  • Bassins (Traitement des eaux pluviales et rejets maîtrisés)

Le terme de bassin multifonction renvoie aux différentes « taches » remplies par ces ouvrages. Au total, 11 bassins de ce type ont été réalisés aux points bas de la chaussée autoroutière et assurent 3 fonctions distinctes :

  1. La gestion quantitative des eaux pluviales en régulant les quantités rejetées vers le milieu naturel. En effet le volume d’eau rejeté est calculé en fonction de la capacité d’assimilation du milieu récepteur.

  2. La gestion qualitative des eaux rejetées vers le milieu naturel. En effet les eaux tombant sur la chaussée se chargent de différents composés issus notamment de l’usure des véhicules et des gaz d’échappement. Ainsi les matières en suspension sont retenues dans les bassins par le phénomène de décantation. Pour les hydrocarbures la retenue à l’intérieur du bassin est assurée par un dispositif de type « siphoïde » permettant de confiner les matières « flottantes ».

  3. La troisième fonction de ces bassins, et non la moindre, est un rôle de confinement des pollutions accidentelles. Pour ce faire les bassins sont équipés de vannes permettant de fermer le bassin pour y confiner toutes matières dangereuses libérées dans le cas d’un accident de la circulation impliquant une citerne par exemple, en attente de l’intervention d’entreprises spécialisées.

 

  • Transparence hydraulique (buses, cadres, viaduc)

L’effet de barrage est quant à lui « résolu » par la mise en place sous l’autoroute de canalisations (de type buses ou cadres béton) permettant, au niveau des points bas du terrain naturel, aux eaux « venant butter contre l’autoroute » de franchir l’infrastructure.

La topographie du plateau de Caux présente la particularité d’être extrêmement peu marquée, de fait la « concentration » des eaux des bassins versants naturels au niveau de ces ouvrages hydrauliques génère un risque d’érosion à l’aval immédiat. Ce risque est supprimé par le mise en place de « lame de diffusion » dont le rôle est tout à la fois de casser l’énergie hydraulique en sortie de la buse ou du cadre et d’autre part d’étaler l’écoulement sur une lame d’eau transversale sans risque d’érosion des parcelles à l’aval.

 

Bassin rétention viaduc Austreberthe

Bassin de rétention proche du viaduc de l’Austreberthe